Le Centre d’Information et de Formation en matière de Droits Humains en Afrique (CIFDHA) organise du 18 au 21 mars 2024, un atelier de renforcement des capacités sur les techniques de médiation et de conciliation à l’intention d’organisations de la société civile(OSC) de la région du nord du Burkina Faso. Cette formation s’inscrit dans la mise en œuvre des activités du projet « Monotoring des cas de violations et d’abus aux droits humains commis par les Forces de Défense et de Sécurité et les groupes armés dans les régions du Nord, du Centre-Nord et de l’Est ». Un projet mis en œuvre grâce à l’appui financier de l’Union Européenne et l’appui technique de l’Institut Danois des Droits de l’Homme(IDDH).
« Renforcer les compétences des Organisations de la Société Civile(OSC) en matière de médiation et de conciliation, afin de leur permettre de jouer un rôle actif dans la prévention et la résolution pacifique des conflits au sein de leurs communautés et de promouvoir la cohésion sociale », c’est l’objectif général de cet atelier organisé par le CIFDHA.
Conscient que le terrorisme sévissant au Burkina Faso depuis 2015 est une cause de conflits majeurs entrainant des violences communautaires , des déplacements de populations , des discours de haine et des actes de discriminations , le CIFDHA est convaincu que les OSC locales qui ont une compréhension approfondie des dynamiques sociales, politiques, économiques et culturelles de leurs régions , peuvent se servir de ces connaissances afin d’identifier les causes sous-jacentes des conflits et concevoir des solutions adaptées aux besoins spécifiques de la population locale .
En outre, bénéficiant d’une plus grande confiance et d’une légitimité au sein de leurs communautés en raison de leur proximité avec les populations locales, le CIFDHA estime que l’implication des OSC dans la médiation et la conciliation peut faciliter l’acceptation des processus de résolution des conflits par les parties prenantes et renforcer la cohésion sociale.
Et pour permettre aux bénéficiaires de la formation d’agir avec promptitude et efficacité, le facilitateur de cette formation, Gildas Oubda Kayaba a échangé avec eux sur le contexte d’application, les principes et les concepts de base de la médiation et de la conciliation, les compétences et aptitudes nécessaires y afférentes. Il a été aussi question d’initiatives de médiation et de conciliation à mettre en œuvre dans leurs communautés.
Participant à la formation, Inamé Koudougou Norbert avoue qu’en cette période marquée par les attaques récurrentes des groupes armés, la déchirure du tissu social va grandissante et les structures œuvrant pour la promotion des droits se doit d’être sur le qui-vive afin de recoller les morceaux. Mais encore faut-il, soutient-il qu’elles aient les connaissances, les compétences et les outils nécessaires. D’où selon lui, toute l’importance de cette session de renforcement des capacités organisées par le CIFDHA.
Convaincu de l’intérêt à se servir des mécanismes endogènes comme la médiation et la conciliation pour la reconstruction d’un meilleur vivre ensemble dans les différentes localités, Inamé Koudougou Norbert promet que les connaissances acquises seront habilement utilisées par les bénéficiaires au service de la paix, de la promotion et de la défense des droits humains.
Pour sa part, le directeur exécutif du CIFDHA, Inoussa Kafando réaffirme que l’engagement des OSC locales en faveur des droits humains peut contribuer à l’ancrage du processus de résolution des conflits, à la réconciliation et à la reconstruction post-conflit. Il rappelle que le projet « Monotoring des cas de violations et d’abus aux droits humains commis par les Forces de Défense et de Sécurité et les groupes armés dans les régions du Nord, du Centre-Nord et de l’Est » est mis en œuvre par le CIFDHA depuis 2021.
En 2022 et 2023 dans le cadre de ce projet, le CIFDHA, a mobilisé et formé une cinquantaine d’organisations de la société civile de trois régions de mise en œuvre (Nord, Centre-Nord et Est). Ces OSC ont été impliquées dans les campagnes de plaidoyer et de sensibilisation pour l’amélioration de la situation des droits humains. Le CIFDHA, insiste son directeur exécutif reste fidèle à sa mission d’accompagner et d’orienter les personnes victimes de violations des droits humains sur le plan juridique et judiciaire. « S’il y a des gens qui estiment que leurs droits ont été violés, ils peuvent nous voir pour qu’on puisse les orienter vers les structures à saisir et si possible mettre gratuitement à leur disposition un avocat qui va les accompagner dans la procédure judiciaire » informe Inoussa Kafando
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