A l’occasion de la célébration du baptême de l’Université de Ouahigouya le 08 novembre 2024 au nom du Dr Bernard Lédea Ouédraogo , fondateur de la Fédération nationale des groupements (FNGN) , le ministre de l’Enseignement supérieur , de la Recherche et de l’Innovation , Adjima Thombiano a invité les forces vives de la région du Nord, particulièrement les opérateurs économiques à se donner la main pour doter l’Université d’un mur de clôture dans un délai de 06 mois et d’un amphithéâtre dans un délai d’un an .
Visionnaire, révolutionnaire sans armes, entrepreneur social, organisateur hors pair, infatigable travailleur, fantassin de développement, flair et capacité d’anticipation, vivacité d’esprit, que de valeurs reconnues à Bernard Lédéa Ouédraogo. Instituteur, puis conseiller d’éducation rurale, connu pour être un pédagogue dans l’âme, il a su transmettre ses connaissances et ses convictions à des milliers de paysans au Yatenga, sur le territoire burkinabé, en Afrique et dans le monde entier. Son credo « Développer sans abimer. Auto- responsabilisation du monde paysan ».
Ce témoignage de Mamadou Sisssoko président d’honneur du réseau des organisations paysannes d’Afrique de l’Ouest(ROPA) traduit bien le sens du combat du fondateur des groupements naam « Lédea a bâti sa stratégie sur ce que les gens sont, c’est-à-dire à partir de leurs identités, de leurs valeurs, de leurs convictions, de ce qu’ils savent faire et pourquoi ils doivent s’engager à le faire » a –t-il signifié . C’est donc à juste titre que le nom de cet illustre personnage qui caricature « le développement comme une germination » soit attribué au temple du savoir de Ouahigouya.
« Docteur Bernard Lédea Ouédraogo est un symbole d’excellence, de dévouement, d’innovation dans le domaine de l’enseignement et du développement du monde paysan. Son parcours illustre à merveille l’importance de l’éducation dans le développement de notre société » soutient le président du désormais Université Bernard Lédéa Ouédraogo (ULBO), le professeur Adama Ouéda. Pour le ministre de l’Enseignement supérieur, Adjima Thombiano, le régime actuel dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré conduit une politique qui s’inspire de la vision du fondateur des groupements naam qui a vite compris qu’il faut compter sur ses propres forces pour asseoir les bases de la souveraineté alimentaire , tout en déconseillant de dormir sur la natte des autres .
« Si votre volonté est de faire de cette université, une université de référence qui permettra que partout où on se trouve dans le monde de venir apprendre cet esprit de combativité de Lédéa, cela sera une réalité. Mais à condition ! » a prévenu le patron du département en charge de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Puis de poursuivre « Lédéa sera fier de vous, de nous, quand il verra une véritable transformation de cette université dans le fond comme dans la forme. Je souhaite qu’à court terme, dans les 06 mois à venir que l’Université soit clôturé. L’État à fait ce qu’il peut et continuera à le faire ».
Relevant également le besoin d’un amphithéâtre dans un délai d’un an, Il poursuit son argumentaire en ces termes « Ailleurs les gens se donnent la main. Vous avez de grands hommes et de grandes femmes d’affaires. Des hommes et des femmes dans le monde économique. C’est inconcevable que cette université ne puisse pas bénéficier de cet accompagnement. Je vous lance le défi. Faites-le pour vos enfants, faites le pour la région, faites le pour la patrie et je sais que vous êtes capables ».
Le ministre a fini par porter son regard sur certains opérateurs économiques, ressortissants de la région « Je serai heureux de venir inaugurer un amphithéâtre au nom de Mahamady Bagrin, au nom de Mahamady Kaddafi. Vous devriez faire en sorte de vous donner la main, tous les fils et filles pour construire cette université. Elle sera ce que vous voulez qu’elle soit » a exhorté Adjima Thombiano. Ce plaidoyer n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.
Le parrain Amadé Bagrin Ouédraogo, représenté par son fils Mahamady Bagrin pour sa part a réagi. « Je mesure l’importance d’une université dont les savoirs peuvent contribuer à un essor économique et social dans une région. Le savoir et l’économie sont complémentaires. Il est de notre devoir à nous opérateurs économiques d’accompagner et de soutenir les initiatives comme celles-ci afin de garantir à nos jeunes, l’accès aux connaissances et outils nécessaires pour leur réussite. Nous devons être des acteurs de cette réussite en encourageant l’innovation, l’entreprenariat et la création des emplois locaux. Puisse ce temple de savoirs –faire, de savoirs être constituer un exemple de réussite et de rayonnement pour le pays des hommes intègres. » a souligné Mahamady Bagrin Ouédraogo
La Fédération nationale des groupements naam et la famille de Bernard Lédéa Ouédraogo n’ont pas tari de remerciements à l’endroit du gouvernement. « Voir le nom de papa Bernard Lédéa Ouédraogo honoré à travers cette université qui perpétuera sa mémoire est un témoignage de l’héritage vivant qu’il laisse à notre pays et à notre peuple. Cette décision est bien plus qu’un honneur pour la famille et les groupements naam. C’est une célébration des valeurs qui ont guidé sa vie et un hommage à son œuvre pour le développement et l’épanouissement de la nation toute entière. A travers cet acte, vous lui redonner vie, 7 ans après sa disparition » apprécie Joël Nomwendé Ouédraogo, actuel président de la FNGN, fils du fondateur.
Créée en 2010 au titre de centre universitaire polytechnique, l’Université Bernard Lédéa Ouédraogo prendra son autonomie le 30 décembre 2017. Elle compte de nos jours 4000 à 4500 étudiants réparties dans 14 filières logées dans 3 établissements à savoir l’Institut de formation et de perfectionnement aux métiers(IFPM), l’unité de formation et de recherche en sciences de la santé (UFR/SS) et l’unité de recherche en sciences et technologie (UFR/ST).
Dans le sens de mieux incarner l’immense combat de Bernard Lédéa Ouédraogo, le président d’honneur de la ROPA, Mamadou Sissoko a plaidé pour la création d’une unité portant sur la lutte contre le changement climatique.
FASO NORD INFO